mardi 14 août 2012

IL FAUT SAUVER LA RUMBA CONGOLAISE


Prestation d'un groupe de musique dans un festival de la Rumba a Goma
Ce n’est plus un secret. La musique congolaise ne séduit plus les mélomanes dans le monde. Elle cède sa place aux sons venus d’ailleurs, surtout celles  qui viennent de pays de l’est de la RDC et parfois celles de la cote-d’ ivoire. A Goma et dans la partie Est de la République démocratique du Congo, le divorce entre cette musique qui faisait danser toute l’Afrique et les « ambianceur » est réel.
                                                                                                                                                                     La musique de l’Est sous entend celle des pays de l’Afrique de l’est. Généralement interprétée  en swahili, langue parlée dans toute la région, cette musique s’empare petit à petit de la partie Est de la RDC.
Elle  se comporte très bien dans le marché de disque de Goma. Pour  preuve, la musique religieuse   en swahili  détient le record des ventes sur le marché de disques de Goma. Nous avons sillonné les maisons de vente des disques de la ville, les statistiques restent les mêmes. « Moins  de ventes pour la rumba congolaise, plus de vente pour la musique religieuse  en swahili ». Conclus  jack Lwanche vendeur de disque au sein de l’éduction Dieu Merci à Goma.
« La population a longtemps souffert ici à l’est. Elle n’a plus le temps de danser la rumba, elle n’a qu’à se fier à Dieu.»Déclare  David Fikiri propriétaire de l’édition Aux exploits  de Goma justifiant le recors de la vente de la musique religieuse en swahili.
Quant à la musique ivoirienne, elle fait danser tout le monde à Goma. « Je joue moins la musique congolaise que l’ivoirienne, pour plaire a mes clients qui sont pour la plus part expatriés ».Nous indique  Coco Mulamba DJ dans une boite de nuit locale
Les agents de la Mission del’Organisation des Nations Unies au Congo (Monusco) ont imposé  un nouveau style musical chez  les ambiansseurs de Goma. Ils sont nombreux les ouest africains qui  dans des boite de nuits de  imposent les pas de danses au Congolais. « L’art n’a pas de langue. Les ivoiriens chantent en français, nous aussi, mais eux ils ont encore l’industrie de la musique, nous on n’en a plus ! »Nous fixe Joli Malonga artiste musicien a Goma.
Face à cette situation, les musiciens de Goma n’ont pas le choix. A Goma on chante en français  dans un rythme de l’est. Un mélange au quel on y ajoute la rumba « Rythme national ». Drôle de circonstance produisant un  drôle de musique. « A Goma on n’a pas de rythme fixe on sait faire presque tout .C’est pourquoi la musique de l’est nous envahi. Le champ est libre… ».Pense  Olemba Dac ruz chroniquer de musique au sein de la radio Virunga Business radio(VBR) a Goma.                                                                                                                                                                       
Les fausses notes de la musique congolaise 



                                                                                                                                                                                              Nous Nous avons répertorié quelques défauts majeurs de la musique congolaise pouvant être à la base de cette chute qui s’observe en silence. Il s’agit du phénomène Mabanga au premier plan, de textes sans contenus et en suite la durée longue de chansons.                                                                                                                                                                  
Alors que la rumba congolaise ne fait que chanter  les sujets érotiques tout en citant  les noms des mécènes, la musique de l’est lui a un message. «  Des titres comme : Djamila ana liya, de José Chameleon (musicien ougandais),  où l’artiste pleure avec  une pauvre paysanne maltraitée  par son mari. Cette  histoire intéresserait  plus qu’une  bonne rumba de 7minute faite des mérites d’un mécène Kinois ».Nous indique Valérie Mukosasenge technicien- radio à  la Radio Télévision communautaire Tayna (RTCT) un media local.
Tout tourne autour du phénomène « Mabanga »
C’est devenu finalement un phénomène social, « le Mabanga » en lingala pour dire la pierre dans le langage musical Kinois. La personne que l’on cite dans une chanson est celui sur qui l’on jette la « pierre ».
Le business  est simple. L’artiste prend contact avec la personne qui sera citée avant ou après l’enregistrement, il discute le prix et il gagne en retour : Soit une maison dans un quartier luxueux, soit de l’argent et même des faveurs de la part d’une autorité citée.
Mais le contraire arrive aussi souvent. « J’enregistrais l’album d’un artiste musicien très célèbre de ce pays dont je préfère taire le nom, quand il n’a pas pu faire correspondre le nombre de mabanga au timing de son album et s’est  fait des problèmes avec ces (clients)… ».Nous raconte Eddy Marckis manager du studio Rossignol  a Kinshasa.
Cet artiste qui avait pratiquement épuisé  tous les espaces de son album,  a subit la pression de ses fans. « Plus de noms à citer que le timing de son album ».
Dans l’album TH (Toujours Humble) de J.B Mpiana  l’artiste consacre 8 minutes  de Mabanga dans la chanson   « Ba lauréat ».Aucun message, les noms de grands mécènes et ceux des congolais qui ont réussit  à l’étranger se succèdent  du début a la fin.
Selon toujours Eddy Marckis : « Plus une chanson est longue, plus on a de l’espace pour le mabangas. Werrason par exemple  fait des chansons  de 11 a 15 minutes  dans chacun de ces albums».
Cette largesse de chansons congolaises fait  à ce que l’on diffuse moins cette musique sur des grandes chaines de radio et de télévisions internationales.
Que faire pour sauver cette musique qui compte parmi les rares du continent  qui gardent encore les couleurs africaines ? L’urgence s’impose !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire