Ce n’est plus un secret. La musique congolaise ne séduit
plus les mélomanes dans le monde. Elle cède sa place aux sons venus d’ailleurs,
surtout celles qui viennent de pays de
l’est de la RDC et parfois celles de la cote-d’ ivoire. A Goma et dans la
partie Est de la République démocratique du Congo, le divorce entre cette
musique qui faisait danser toute l’Afrique et les « ambianceur » est
réel.
La musique de l’Est sous entend celle des pays
de l’Afrique de l’est. Généralement interprétée en swahili, langue parlée dans toute la
région, cette musique s’empare petit à petit de la partie Est de la RDC.
Elle se
comporte très bien dans le marché de disque de Goma. Pour preuve, la musique religieuse en swahili
détient le record des ventes sur le marché de disques de Goma. Nous
avons sillonné les maisons de vente des disques de la ville, les statistiques
restent les mêmes. « Moins de ventes pour la rumba congolaise, plus de vente pour la musique
religieuse en swahili ».
Conclus jack Lwanche vendeur de disque
au sein de l’éduction Dieu Merci à Goma.
« La
population a longtemps souffert ici à l’est. Elle n’a plus le temps de danser
la rumba, elle n’a qu’à se fier à
Dieu.»Déclare David Fikiri
propriétaire de l’édition Aux exploits
de Goma justifiant le recors de la vente de la musique religieuse en
swahili.
Quant à la musique ivoirienne, elle fait
danser tout le monde à Goma. « Je
joue moins la musique congolaise que l’ivoirienne, pour plaire a mes clients
qui sont pour la plus part expatriés ».Nous indique Coco Mulamba DJ dans une boite de nuit locale
Les agents de la Mission del’Organisation
des Nations Unies au Congo (Monusco) ont imposé un nouveau style musical chez les ambiansseurs de Goma. Ils sont nombreux
les ouest africains qui dans des boite
de nuits de imposent les pas de danses
au Congolais. « L’art n’a pas
de langue. Les ivoiriens chantent en français, nous aussi, mais eux ils ont
encore l’industrie de la musique, nous on n’en a plus ! »Nous fixe Joli
Malonga artiste musicien a Goma.
Face à cette situation, les musiciens de Goma
n’ont pas le choix. A Goma on chante en français dans un rythme de l’est. Un mélange au quel
on y ajoute la rumba « Rythme
national ». Drôle de circonstance produisant un drôle de musique. « A Goma on n’a pas de rythme fixe on sait
faire presque tout .C’est pourquoi la
musique de l’est nous envahi. Le champ est libre… ».Pense Olemba Dac ruz chroniquer de musique au sein
de la radio Virunga Business radio(VBR) a Goma.
Nous Nous avons
répertorié quelques défauts majeurs de la musique congolaise pouvant être à la
base de cette chute qui s’observe en silence. Il s’agit du phénomène Mabanga au
premier plan, de textes sans contenus et en suite la durée longue de chansons.
Alors que la rumba congolaise ne fait que chanter les sujets érotiques tout en citant les noms des mécènes, la musique de l’est lui
a un message. « Des titres
comme : Djamila ana liya, de
José Chameleon (musicien ougandais), où l’artiste pleure avec une pauvre paysanne maltraitée par son mari. Cette histoire intéresserait plus qu’une
bonne rumba de 7minute faite des mérites d’un mécène Kinois ».Nous
indique Valérie Mukosasenge technicien- radio à
la Radio Télévision communautaire Tayna (RTCT) un media local.
Tout
tourne autour du phénomène « Mabanga »
C’est devenu finalement un phénomène
social, « le Mabanga »
en lingala pour dire la pierre dans le langage musical Kinois. La personne que
l’on cite dans une chanson est celui sur qui l’on jette la « pierre ».
Le business
est simple. L’artiste prend contact avec la personne qui sera citée avant
ou après l’enregistrement, il discute le prix et il gagne en retour : Soit
une maison dans un quartier luxueux, soit de l’argent et même des faveurs
de la part d’une autorité citée.
Mais le contraire arrive aussi souvent.
« J’enregistrais l’album d’un
artiste musicien très célèbre de ce pays dont je préfère taire le nom, quand il
n’a pas pu faire correspondre le nombre de mabanga au timing de son album et
s’est fait des problèmes avec ces
(clients)… ».Nous raconte Eddy Marckis manager du studio
Rossignol a Kinshasa.
Cet artiste qui avait pratiquement épuisé tous les espaces de son album, a subit la pression de ses fans. « Plus de noms à citer que le timing de son
album ».
Dans l’album TH (Toujours Humble) de J.B
Mpiana l’artiste consacre 8 minutes de Mabanga dans la chanson « Ba lauréat ».Aucun message,
les noms de grands mécènes et ceux des congolais qui ont réussit à l’étranger se succèdent du début a la fin.
Selon toujours Eddy Marckis : « Plus une chanson est longue, plus on a de
l’espace pour le mabangas. Werrason par exemple fait des chansons de 11 a 15 minutes dans chacun de ces
albums».
Cette largesse de chansons congolaises
fait à ce que l’on diffuse moins cette musique
sur des grandes chaines de radio et de télévisions internationales.
Que faire pour sauver cette musique qui compte
parmi les rares du continent qui gardent
encore les couleurs africaines ? L’urgence s’impose !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire